TALK DIRTY ★ jesse

jesse leonn hawkins
la vie est un défi à relever, un bonheur
à mériter, une aventure à tenter.

NOM + Hawkins est un nom qui ne vous sera sûrement pas méconnu dans la petite ville de Crystal Spring, pour la simple et bonne raison que les histoires de chacun des membres de la famille aliment beaucoup les commérages de la ville. Jesse est le cadet d’une famille de trois ans et est très proche de ses deux sœurs qu’il surprotège un peu trop. PRÉNOMS + Jesse, qui signifie « présent » en hébreux, est le prénom qu’ont décidé de donner le couple Hawkins à leur second enfant. La signification du prénom du garçon lui correspond plutôt bien. En effet, il n’est pas le genre d’homme à s’attacher à son passé. Il vit au jour le jour et essaie de ne jamais rien regretter. Jesse a d’autre part, un second prénom, Leonn, qui est à la base un prénom français ayant été anglicisé par les parents du jeune homme. ÂGE + Jesse vient tout juste d’avoir trente ans. En effet, il les a eu en février dernier et le vit plutôt bien contrairement à beaucoup de gens de son âge. La trentaine ne lui fait pas peur. Il en sera peut-être autre chose lorsqu’il atteindra la quarantaine. DATE & LIEU DE NAISSANCE + Le jeune homme est né un beau jour d’hiver, le six février 1984 pour être exact. Il a vu le jour à Crystal Spring. Il a beaucoup voyagé au cours de sa vie mais il finit toujours par revenir au point de départ, c’est à Crystal Spring qu’il se sent définitivement chez lui. STATUT CIVIL + Les parents du jeune homme désespèrent un peu de le voir un jour en couple. En effet, c’est un adepte des relations à très courtes durées. Il n’est pas le genre d’homme à s’engager et cela même maintenant qu’il a un enfant. Cette expérience lui a permis de gagner en maturité mais il ne parvient toujours pas à se poser avec une seule et unique femme. Cependant, il sent que les choses changent ces derniers temps, sans savoir réellement pourquoi. Actuellement, il est donc célibataire, et le revendique. MÉTIER/ETUDE + Jesse a suivit des études de journalisme. Il a d’ailleurs exercé ce métier pendant quelques années mais l’arrivée de son fils l’a contraint à arrêté puisque les voyages à répétition n’étaient pas compatibles avec l’éducation de l’enfant. C’est pourquoi il a décidé du jour au lendemain d’arrêter. Aujourd’hui il est écrivain. Il a déjà publié un livre qui a connu le succès, il est actuellement en train de rédiger son second livre. GROUPE + I want to break free.

✚ Love Is A Four Letter Word.

TU AS DES MAUVAISES HABITUDES? ✚ Enfant, Jesse voulait devenir astronaute et découvrir les planètes de Star Wars. Oui, il était convaincu qu'elles existaient. + Le jeune homme est très attaché à sa famille. Il ne s'entend pas réellement bien avec ses parents, ayant fait et faisant encore pas mal d'erreurs et de bétises, mais il ne pourrait vivre sans ses deux soeurs. Elles sont ce qui compte le plus à ses yeux. Il serrait d'ailleurs capable de tout pour elles. + Il a toujours été passionné par la littérature. Adolescent, lorsque ses amis allaient jouer au football, il préférait se poser dans un jardin public avec un bouquin. + Il est plutôt solitaire et discret mais cela ne l'empêche pas de faire l'objet des commérages de la ville, malheureusement. + Il préfère la compagnie des filles à celle des garçons. + Il a un fils de quatre ans, prénommé Kelly. Il a arrêté le journalisme pour lui et il est sa plus grande fierté, bien qu'il ne se pensait au préalable pas réellement prêt pour la paternité + Il est passioné par l'écriture, il a déjà écris un roman qui a connu un succès qu'il n'attendait pas, et est actuellement en train d'en rédiger un second. Il fait d'ailleurs preuve d'un romantisme dans ses écris qui ne ressemblent en rien avec la personne qu'il est dans la vie de tous les jours. + Sa plus longue relation a été de trois semaines. Il s'est d'ailleurs rapidement senti pris au piège durant tout ce temps. + Il ne supporte pas l'odeur de la peinture fraiche + Il pourrait passer des heures dans le silence avec un livre + Il déteste avoir tord, il a d'ailleurs beaucoup de mal à admettre qu'il se trompe parfois + Il a longtemps hésité avant d'avouer à sa famille qu'il avait un enfant + La marraine de son fils est sa soeur, Noëlia. + Il danse et chante très mal + Il joue très bien du piano + Il n'est pas le genre d'homme à s'étendre sur sa vie personnelle, il supporte d'ailleurs très mal les racontars qui circulent à son propos dans la ville. + Il est asthmatique depuis l'enfance. + Il ne fait quasiment pas de sport, il lui arrive de courir de temps à autre mais il n'est pas vraiment un grand sportif + Il met un point d'honneur à être toujours bien habillé + Il joue un peu trop avec les filles + Il est parfois égocentrique + Il est allergique aux fruits rouges + Il n'est absolument pas du matin. Pour la sécurité de tous, mieux vaut attendre qu'il ait bu son café avant de lui adresser la parole + Il adore aller au cinéma, même seul. + Il ne loupe jamais un épisode de Suits et de Shameless us, ce sont ses séries préférés + Il fume comme un pompier depuis l'âge de ses seize ans. Il a déjà essayé d'arrêter pour son fils, en vain. Cependant, il prend soin de toujours fumer à la fenêtre ou dehors, histoire de ne pas polluer les poumons de son fils. + Il est bordélique. Il aime d'ailleurs qualifier son appartement de bordel organisé. + Il adore conduire. + Il déteste les films d'horreur, qui lui donnent plus envie de vomir qu'autre chose. + Il a vu un nombre incalculable de comédie romantique à cause de ses soeurs + Il se supporte pas qu'on touche à ses affaires et qu'on lui donne des ordres + Il est adepte de la grande cuisine, hélas il n'est pas très bon cuisinier mais tente de s'améliorer pour Kelly, histoire de ne pas lui servir des pâtes et du poisson pané tous les jours + Il est très nul aux jeux vidéos + Il adore mettre la musique à fond dans sa voiture.

✚ Who's Thinking About You Now?.

Ici tu te présentes comme tu le souhaites. Précise juste ton pseudo, ton prénom, si tu as pris un scénario ou non... et après carte blanche.

Code:: [b]JULIAN MORRIS[/b] + jesse hawkins

If you think you can win, you can win.
Faith is necessary to victory.
✚ ✚ ✚

« Sérieusement Jesse, quand est-ce que tu vas grandir ? Tu joues avec ton avenir en faisant toutes ces conneries ! Qu’a-t-on fait au bon dieu pour avoir un fils pareil ? » La mère du jeune homme, grande et blonde, ne cessait de faire les cent pas, faisant résonner le claquement de ses talons sur le parquet. Jesse, quant à lui, s’était effondré sur le divan du salon et n’avait pas vraiment l’air de lui porter grande attention. Il avait l’habitude de ce genre de discours et cela ne le touchait plus. Les yeux rivés sur la télévision il fourra sa cuillère de céréales dans la bouche, sans tourner les yeux vers sa génitrice qui continuait de crier. « Jesse, est-ce que tu m’écoutes quand je te parle ? » De toute évidence, non. Jesse avala une nouvelle cuillère de céréales tout en scrutant le poste de télévision. De temps à autre, il levait les yeux vers sa mère, histoire de voir si elle était encore là ou non. Mais à son plus grand désarroi, elle était toujours là, soupirant et hurlant à se briser la voix. Le jeune lycéen n’avait qu'une envie, profiter de la vie et faire la fête. Il n'avait pas d'excellentes notes à l'école pour la simple et bonne raison qu'il se fichait bien de connaître la fonction de l’hypothalamus dans le cerveau humain ou de savoir résoudre une équation du second degrés. Mais il s'en tirait finalement toujours. Il n’avait qu’une seule passion dans la vie, la littérature, l'écriture, le reste lui importait peu. Cependant, ses parents n’avaient absolument pas l’air sur la même longueur d’onde, criant haut et fort qu'il n'arriverait à rien dans la vie en étant auteur. Qu'il n'avait d'ailleurs pas le talent requis. Les choses prirent une dimension différente lorsque le père de famille entra en scène et décida qu’il était grand temps d’agir en conséquence. Il éteignit la télévision et arracha le bol de céréales des mains du jeune homme. « Ca suffit Jesse, tu montes dans ta chambre et tu commences à travailler en conséquence ! Tu es privé de sorti jusqu’à nouvel ordre, ça commence à bien faire toutes ces sorties et toutes ces bétises que tu fais qui me reviennent constamment aux oreilles ! » Jesse soupira mais aucune parole ne sortit de sa bouche. Il se leva alors et s’exécuta, se dirigeant sagement vers sa chambre. Sur le chemin, il put entendre sa mère se lamenter comme à son habitude : « Pourquoi n’est-il pas comme ses sœurs ? » Cette question eut le mérite de le faire sourire. (…) « Jesse, on va manger… Mais qu’est-ce que tu fais ? » Pris sur le fait, le jeune homme ne put s’empêcher de sourire bêtement. A califourchon sur le rebord de la fenêtre, il s’apprêtait à faire le mur. Sa grande sœur, Noëlia fronça les sourcils tout en croisant les bras. Bien qu’elle attendait une explication, elle ne put s’empêcher de sourire face à l’attitude de son petit frère qu’elle connaissait par cœur. « Je ne me sens pas très bien, je pense que je vais sauter le repas ». Il feignit une toux qui fit à nouveau sourire la blonde. « Papa et maman vont te tuer, je te rappelle que tu es privé de sortie. » Elle se devait de jouer le rôle de la grande chose sérieuse, du moins l’espace de quelques minutes, histoire de se donner bonne conscience. Le jeune homme laissa derechef apparaître un sourire et reposa ses pieds sur le parquet de sa chambre. Il s’avança vers sa sœur et lui déposa une bise affective sur la joue. « C’est pour ça que je compte sur toi pour me couvrir. » Un sourire et quelques battements de cils et l’affaire était réglée. Noëlia pouffa légèrement avant de finir par accepter. « Je peux au moins savoir où tu vas ? » Jesse embrassa à nouveau la joue de sa sœur pour la remercier et se dirigea vers la fenêtre. Avant de grimper sur cette dernière et de s’y échapper clandestinement, il s’adressa à Noëlia. « La soirée de Megan, je crois que j’ai un ticket avec elle, tu comprends que je ne peux rater une occasion comme celle-ci ». Les lèvres de la blonde s’élargirent à nouveau, consciente que son frère était tout bonnement incorrigible. (...) « Alors cette soirée ? » Il devait être aux alentours de quatre heures du matin et alors que Jesse venait d’ouvrir la porte de la demeure familiale, il se retrouva nez à nez avec sa seconde sœur, Ange. Celle-ci n’avait pas l’air en colère, loin de là, mais sa remarque eut le don de le faire sursauter, ne s’attendant pas à croiser quelqu’un à une heure pareille. Il acquiesça simplement de la tête, les yeux plissés, il tombait de fatigue. « La fameuse Megan t’es tombée dans les bras je présume ? » Décidemment, tout ce que Jesse disait à l’une de ses sœurs était répété à l’autre. Il ne put d’ailleurs s’empêcher de sourire face à cela, ses deux sœurs étaient tellement proches que cela ne l’étonnait plus. « Je n’aurais pas pensé que cela puisse être aussi facile. » Jesse pouvait s’avérer être un réel goujat avec les filles, certes mais après tout, il était jeune et comptait bien profiter des occasions qui se présentaient à lui. Sortir avec une fille comme Megan représentait donc pour lui une occasion en or. Ange, qui n’avait l’air d’apprécier que moyennement les paroles de son petit frère ne put s’empêcher de le rappeler à l’ordre. « Crois-tu qu'un jour tu arriveras à rester plus d'une nuit avec une fille et à ne pas te comporter comme un vrai goujat ? » Alors que la jeune femme croisait les bras, Jesse, qui n’avait pas le moins du monde envie d’entrer en conflit ce soir s’approcha de sa sœur et l’embrassa sur la joue. « Tu devrais savoir que ton grand frère est toujours un parfait gentleman avec les femmes ». Faux, complètement faux. Mais Ange n’eut pas le temps de rétorquer puisque le jeune homme passa à ses côtés et rejoignit sa chambre où il s’effondra de sommeil. (...) « Maman et Papa vont être super contents Jesse ! » Noëlia, un large sourire aux lèvres félicitait son petit frère de son obtention du diplôme de journalisme. Ces parents n'avaient jamais réellement cru en lui et c'était surement pour cette raison que Jesse avait finalement décidé de se mettre à travailler un minimum, afin de remettre un temps soit peu ses parents à leur place. Finalement leur attitude envers lui, lui avait permis d’obtenir ce fichu diplôme. Assis sur le divan, le jeune homme leva les yeux vers sa grande sœur. Elle paraissait bien plus heureuse que lui. Car oui, il était finalement bien plus satisfait d’avoir remis ses parents à leur place que d’avoir ce diplôme. Une chose était sûre, il allait enfin pouvoir quitter le domaine familial et avoir cette vie de bohème dont il rêvait. « Cool. » se contenta-t-il alors de dire en prenant l’enveloppe qu’elle avait entre ses mains. Elle-même savait la relation conflictuelle qu’il avait avec ses parents et le comportement du garçon ne put donc l’étonner. Elle afficha un léger sourire alors qu’elle jeta un œil vers la fenêtre du salon. « Ils arrivent. » Jesse se redressa immédiatement et s’éclaircit la gorge. Il était fin prêt. « On est rentré ! » cria la mère de famille en s’avançant dans l’entrée avec plusieurs sacs de courses pour la semaine. Jesse, sans tenir compte de l’aide qu’il devrait probablement lui apporter s’avança vers elle et lui tendit l’enveloppe. « Ca y est, j’ai mon fichu diplôme. Je déménage demain. » Cela faisait des mois qu’il se préparait à son départ parce que finalement, il n’attendait que cela. Pouvoir avoir son propre appartement et ne plus devoir supporter ses parents. La mère de famille, prise au dépourvue resta sans voix, les yeux rivés vers l’enveloppe. Elle n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit, puisque Jesse s’était éclipsé dans sa chambre afin de rassembler le reste de ses affaires.

I’m not perfect, i drink too much.
I smoke, and I like casual sex with strangers.
✚ ✚ ✚

« Éteint moi cette fichue télévision, il est trois heures du matin ! J’aimerais bien dormir ! » Une voie féminine que Jesse ne connaissait que trop bien résonna dans tout le couloir du troisième étage de l’hôtel. En déplacement pour le boulot à Austin au Texas où il devait couvrir un événement, le jeune homme ne cessait de faire un bruit monstre dans le but unique de faire enrager sa voisine. Cela faisait quelques jours qu’elle ne cessait de lui reprocher ses moindres faits et gestes, c’est pourquoi il avait pris l’habitude d’en rajouter pour l’énerver encore davantage. Oui, cela l’amusait profondément. Depuis qu’il avait quitté le domaine familial et qu’il voyageait un peu partout dans le cadre de son travail de journaliste, il ne pouvait plus s’amuser à tourmenter ses parents, c’est pourquoi il se rabattait sur son entourage. En l’occurrence, ici sa voisine de palier. Un large sourire s’afficha sur ses lèvres alors que ladite voisine tambourinait sans relâche la porte de sa chambre. Il finit par se lever après quelques secondes. « Si tu voulais entrer dans ma chambre, il suffisait de me le demander ma belle, pas besoin de te trouver d’excuse tu sais. » Jesse venait d’ouvrir la porte et s’était appuyé sur l’entrebâillement, un sourire provocateur aux lèvres. Son interlocutrice soupira et ne préféra pas répondre aux allusions du garçon. « Éteint moi juste cette télé ! » Elle s’apprêtait à repartir, mais elle rebroussa chemin pour lui faire face. « Et ne m’appelle plus jamais ma belle ! » Jesse ne put s’empêcher de sourire. Depuis qu’il était arrivé, il n’avait cessé d’avoir avec cette fille dont il ignorait finalement tout, des échanges explosifs. Bien sûre, cela l’amusait beaucoup, bien que beaucoup moins la jeune femme. Le garçon se redressa et croisa les bras en la regardant tourner les talons. Son regard descendit vers le ô combien charmant pyjama de la brune. Derechef, son sourire s’élargit. « Super pyjama au fait ! » Oui, il cherchait délibérément à la provoquer. Il put entendre un très long soupire, surement excédé, de la demoiselle qui préféra ne pas répliquer et regarder sa chambre. Une fois qu’elle fut rentrée dans sa chambre, Jesse l’imita et referma la porte de la sienne. Il finit par éteindre la télévision, il commençait finalement à en avoir assez d’entendre la voix criarde du présentateur insupportable qui lui résonnait dans les oreilles. Mais alors qu’il s’apprêtait enfin à aller se coucher, quelqu’un frappa à nouveau à la porte. Les sourcils de Jesse se froncèrent, intrigué par la présence d’une quelconque personne derrière cette porte à une heure pareille. Il osait espérer qu’il s’agissait de celle qu’il attendait. Il se dirigea vers l’entrée et lorsqu’il ouvrit la porte, un nouveau sourire s’afficha sur ses lèvres. C’était belle et bien elle. Le regard rivé vers le sol, sa voisine de pallier se trouvait là, sans trop savoir pourquoi. Elle n’osait affronter son regard, alors que lui, trouvait cette situation plutôt amusante pour ainsi dire. « Tu as oublié quelque chose peut-être ? » Il arborait un ton parfaitement arrogant, le genre qui vous énerve et vous attire à la fois. La brune leva enfin les yeux vers lui. « Tu es vraiment un crétin tu sais ? » Elle plissa les yeux, le défiant du regard, ce qui eut le mérite de faire doucement rire Jesse. « C’est tout ce que tu as à me dire ? » Le garçon savait parfaitement comment cela allait finir, c’est pourquoi il souhaitait passer rapidement aux réjouissances. Son interlocutrice, quant à elle, bien que prise au dépourvu par cette question, ne semblait pas prête à céder. « Non, tu es vraiment le pire voisin de chambre qu’on puisse avoir ! » Et voilà qu’elle commençait à dresser une liste de tout ce qui l’énervait chez lui. Ce dernier encaissa sans en être pour le moins du monde vexé. Au bout de quelques minutes, il la coupa. « Tu as terminé ? » Il arqua un sourcil, perdant patience. La brune grinça des dents avant de lâcher un simple « Oui » évasif. Jesse se redressa et prit enfin le contrôle de la situation. « Bon et bien je peux faire ça alors ! » Sans qu’elle ne s’y attende le moins du monde, Jesse vient coller ses lèvres contre celle de son interlocutrice. Chose qu’il avait eu envie de faire depuis la première fois qu’elle était venue tambouriner à sa porte pour lui demander de baisser le son de la musique. Surprise, elle profita quelques secondes du baiser avant de se raviser et de le pousser. « Non mais ça va pas bien, qu’est-ce que tu fais ?! » Jesse fut forcé par son interlocutrice à reculer. Cependant, il resta silencieux. Il était pleinement conscient du fait que si la jeune femme était revenue frapper à sa porte, ça n’était pas pour à nouveau lui faire une leçon de morale, ou du moins, ça n’était qu’un prétexte. Et il n’avait finalement pas tout à fait tord. En effet, après être restés quelques secondes dans le silence, les yeux rivés l’un vers l’autre, la jeune femme finit par laisser échapper un soupire avant de s’avancer vers Jesse et de réitérer l’acte qu’il venait tout juste de faire. Elle posa ses lèvres sur les siennes tout en passant ses bras autour de son cou. Ils reculèrent tout en continuant de s’embrasser. « Je savais que tu ne pourrais pas me résister ! » réussit à dire Jesse entre deux baisers. « Tais toi ! » répondit la brune tout en fermant la porte à l’aide de son pied. Les évènements s’enchainèrent et ce qui devait arriver, arriva. Les deux voisins venaient tout deux de succomber au plaisir de la chair et ce, même s’ils revendiqueraient probablement chacun de leur côté leur agacement l’un envers l’autre. (…) Au petit matin, la brune ouvrit les yeux aux côtés de Jesse, complètement nue dans les draps de soies de la chambre d’hôtel. Elle ramena le drap qu’elle posa autour de sa poitrine tout en cherchant ses vêtements éparpillés sur le sol de la chambre. Elle jeta un regard vers Jesse qui dormait à point fermé. Elle se rhabilla rapidement, jeta un œil à l’heure et finit par quitter la chambre dans le plus grand silence sans laisser la moindre note à celui avec qui elle venait de passer la nuit. De plus, il était grand temps pour elle de rentrer chez elle, et ce, dans la plus grande discrétion.

Be the person you want your child to become.
Be the person others look up to. Be classy, anything but trashy.
✚ ✚ ✚

« C’est fou ce que ça fait du bien d’être de retour chez soi ! » Cela faisait un moment que Jesse parcourrait le pays dans le cadre de son boulot de journaliste et il n’avait finalement plus vraiment le temps pour rentrer chez lui aussi fréquemment qu’il l’aurait souhaité. Si la ville en elle-même ne lui manquait guère, ni même la présence de ses parents aux alentours, celle de ses sœurs lui manquait terriblement. Il était et avait toujours été proche des deux blondes et ne pas les voir pendant plusieurs semaines provoquait toujours en lui un certain vide. Certes, il aimait son boulot, voyager et quitter Crystal Spring, mais la plupart du temps, il le faisait alors que ses sœurs restaient en ville. Il avait l’impression de louper toutes les choses importantes de leurs vies respectives. Il avait d’ailleurs loupé la naissance de son neveu, il y a deux ans de cela. Certes, il l’avait vu à plusieurs reprises depuis et adorait cet enfant –bien qu’un peu trop bruyant à son goût- mais finalement, il n’avait jamais réellement passé de temps avec lui. Ce qui était bien dommage. Cependant, après être rentré d’un énième reportage à New-York, Jesse avait décidé de s’accorder une petite semaine de vacances aux côtés de ses sœurs. D’ailleurs, en apprenant la nouvelle, les deux blondes s’étaient immédiatement rendues dans l’appartement du garçon. « Et nous ça nous fait plaisir de te voir un peu ! On a bien cru que New-York t’avait kidnappé ! ». Noëlia laissa échapper un rire alors qu’elle berçait Noah, son fils, qui s’était endormi sur son épaule. « Oui, tu nous manques Jesse ! » ajouta Ange en prenant place sur la chaise de bar, dressée devant la table de la cuisine américaine. Jesse sourit et rassura immédiatement ses sœurs. « Vous me manquez aussi les filles, j’essaierais de partir moins longtemps la prochaine fois ! » dit-il en posant affectueusement sa main sur l’épaule d’Ange. Il se dirigea ensuite vers le frigo où il sortit de quoi servir à boire à ses deux invitées de marque. Noëlia se dirigea ensuite vers son frère en lui tendant Noah. « Tu ne veux pas le prendre, il faut que j’aille aux toilettes ! » Jesse acquiesça mais sans grande conviction. Il ne s’était jamais sentit très à l’aise avec des enfants et était pour ainsi dire quelque peu effrayé. Il ne savait tout simplement pas comment s’y prendre avec eux, il ne savait ni quoi faire, ni quoi leur dire. Il n’avait, pour être tout à fait honnête pas le moins du monde la fibre paternelle. Il attrapa donc maladroitement l’enfant tout en essayant de ne pas le réveiller. Mais la position dans laquelle se retrouva l’enfant se força presque à sortir du sommeil. Il pleura immédiatement et Jesse fronça les sourcils, paniquant quelque peu. Il mit immédiatement Noah dans les bras d’Ange. « Je ferais vraiment un père abominable. » Ange laissa échapper un rire alors qu’elle prenait le relai avec l’enfant. (…) Après avoir passé une bonne partie de la soirée avec ses sœurs, afin de rattraper les semaines perdues loin d’elles, Jesse se retrouva seul dans son appartement. Il se faisait tard et le voyage effectué le matin même l’avait épuisé. C’est pourquoi il décida de se coucher tôt. Cependant, avant d’aller s’écrouler de fatigue dans son lit, il décida de terminer la bouteille de vin qu’il avait déjà bien entamé avec ses deux sœurs durant le repas qu’il avait organisé pour leur retrouvailles. Il versa alors le reste de la bouteille dans son verre avant de déposer la bouteille dans l’évier, se promettant de penser à aller la mettre dans la poubelle adéquate le lendemain. Il s’installa sur une chaise et feuilleta le journal du jour tout en prenant, de temps à autre, une gorgée de vin rouge. Et alors qu’il était totalement absorbé par la lecture d’un article sur la politique de santé du président de la république, il entendit frapper à sa porte. Il fronça les sourcils puis jeta un regard vers l’heure sur le microonde. Il n’était pas loin des vingt-trois heures et personne n’était au courant de son retour à Crystal Spring à part ses sœurs. Il posa le journal et se rendit donc, intrigué, vers l’entrée. Lorsqu’il ouvrit la porte, il ne vit personne. Puis il baissa les yeux vers quelque chose qui attira son attention. Sur le pas de sa porte, un transat avec un bébé endormi à poings fermés, recouvert d’une couverture, avait été déposée. « Qu’est-ce que c’est que cette blague ? » Se dit-il à lui-même avant de jeter un regard aux alentours, afin de voir si le propriétaire de ce bébé ou du moins celui ou celle qui l’avait déposé ici était encore là. Mais personne ne semblait être dans les environs. Jesse s’accroupit alors afin de se mettre à hauteur de l’enfant. Il afficha un léger sourire lorsque celui-ci ouvrit les yeux. Se devait surement être le plus beau bébé qu’il n’ait jamais vu. Une enveloppe sur la couverture attira cependant soudainement un peu plus son attention. Il prit celle-ci et en lu son contenu. La lettre venait de cette fameuse inconnue de l’hôtel, qu’il avait rencontré il y a neuf mois de cela. Immédiatement, il eut un électrochoc. Il écarquilla les yeux et jeta un regard vers le bébé qui ne devait avoir que deux ou trois semaines tout au plus, sans avoir terminé la lecture. Puis il reporta son attention à la lettre. « Oh putain. » finit-il par lâcher après avoir terminé. Elle était tombée enceinte après avoir couchée avec lui et avait souhaité garder l’enfant. Elle n’avait pas jugé utile de l’avertir et après avoir accouché, elle s’était rendue compte qu’elle n’avait pas la fibre maternelle qu’elle attendait. Alors elle avait laissé l’enfant sur le pallier de sa porte en espérant que son géniteur pourrait s’en occuper. Cette histoire était bien trop folle à son goût. Jesse resta plantée devant l’enfant, accroupit devant lui, sur le pallier pendant quelques minutes, ne sachant comment réagir. Sous le choc, il oscillait entre la panique totale et la colère envers la demoiselle.

Dear Past, thanks for all the lessons.
Dear Future, I’m ready.
✚ ✚ ✚

En l’espace de deux années, les choses avaient beaucoup évoluées dans la vie de Jesse. En effet, il était officiellement devenu père et bien que cela l’avait beaucoup angoissé les premiers mois, il avait finit par comprendre le fonctionnement des enfants. Ce n’était pourtant pas chose simple. Fort heureusement pour lui et surtout pour la survie de son fils, Kelly, sa grande sœur l’avait beaucoup aidé. Elle l’avait beaucoup conseillé pour l’éducation de son fils mais aussi pour tout ce qui était relatif au sens pratique de l’organisation de la vie d’un enfant. Le jeune homme avait dévalisé les magasins de nourrisson pour avoir tout le nécessaire et son appartement s’était rapidement transformé en paradis du bébé, abolissant complètement sa garçonnière d’autrefois. Jesse avait dû faire beaucoup d’efforts et il avait dû apprendre beaucoup pour parvenir à s’occuper correctement de Kelly. Il avait cependant fait quelques d’erreurs avant de parvenir à être un bon père. Il avait par exemple réussit à oublier son fils dans la voiture après avoir rangé les courses. Fort heureusement, il s’en était rendu compte très rapidement. De plus, il ne comptait plus les fois où il avait dû appeler sa sœur parce qu’il n’était parvenu à gérer les cris de son fils. Cependant, Kelly avait aujourd’hui deux ans et Jesse pensait enfin avoir compris. La naissance de son fils lui avait finalement permis de mûrir, de grandir un peu. Chose qui ne pouvait de toute évidence, pas lui faire de mal. Il avait fini par abandonner son travail de journaliste, vraisemblablement incompatible avec le fait d’être père célibataire. Il était donc revenu s’installer définitivement à Crystal Spring et s’était reconverti dans un autre domaine, autrefois son rêve. Il était venu écrivain et s’apprêtait à publier son premier roman. Il devait d’ailleurs rencontrer pour la seconde fois son éditrice aujourd’hui, d’ici une vingtaine de minutes. Jesse courrait un peu partout dans son appartement, rassemblant ses affaires pour son rendez-vous. Il voulait que tout soit absolument parfait. Il ne pensait d’ailleurs qu’à cela depuis le jour où son téléphone avait sonné et qu’on lui avait annoncé qu’un éditeur avait été intéressé par son roman et souhaitait le publier. Il était dans un état tel d’exaltation qu’il en avait oublié un problème majeur, il n’avait personne pour garder Kelly le temps de son rendez-vous. Il tenta d’appeler ses sœurs ou quelques uns de ses amis mais à l’évidence tout le monde semblait occupé aujourd’hui. Il soupira avant de regarder sa montre. S’il ne trouvait pas une solution rapidement, il allait finir par être en retard. Il se stoppa dans sa course contre la montre quelques secondes, à la recherche d’une solution miracle. Celle-ci n’arriva hélas pas, il finit par se résigner. Il attrapa sa mallette puis son fils qu’il porta dans ses bras. « On va aller faire une balade et voir Mademoiselle Lewis, tu vas voir elle est charmante, tu vas l’adorer ! » L’enfant ne rechigna pas et sourit à son père tout en jouant avec la cravate de ce dernier. Sans plus attendre, Jesse quitta l’appartement et se rendit dans un café non loin afin de rencontrer à nouveau Eleonore Lewis, son éditrice. Lorsqu’il entra dans le café, elle était déjà installée à une table. Elle leva les yeux vers lui et sembla de suite intriguée. « Je suis vraiment désolé, je n’ai trouvé personne pour le garder. Je sais que ça ne fait pas très professionnel mais… » Alors que le débit de parole incroyablement rapide de Jesse semblait à l’évidence traduire une panique certaine, Eleonore y mit fin en lui coupant la parole. « Aucun problème, ce n’est pas grave ! On a tous des obligations ! Il est adorable ! » Dit-elle alors en prenant la main du bébé et en s’approchant de lui, un large sourire aux lèvres. Jesse sembla soulagé de voir que son éditrice comprenait. Le rendez-vous se déroula à merveille. Il n’aurait d’ailleurs pas pu rêver mieux. Elle comprenait parfaitement ses idées, et ce qu’il avait voulu retranscrire dans son livre. Elle n’était pas comme tous ces éditeurs qui souhaitait publier des romans qu’à la condition qu’ils en modifient la plupart de leur contenu. Eleonore Lewis était tout simplement parfaite, et plutôt très jolie. (…) « C’est vraiment moi qui ait l’éditrice la plus sexy ici, j’ai vraiment de la chance. » Jesse venait de chuchoter ces quelques mots à l’adresse d’Eleonore. Il venait de faire irruption dans son bureau et avait donc en chemin eut le privilège de rencontrer certain autre éditeur de la maison d’édition à laquelle la blonde appartenait. La jeune femme ne put s’empêcher de sourire. C’était toujours ainsi entre eux. Ils se connaissaient depuis plus d’un an et leur relation avait grandement évoluée. En effet, les longues journées et parfois nuits à travailler sur le roman de Jesse les avaient rapproché et ils avaient fini par devenir de très bons amis, quand bien même le jeune homme prenait plaisir à toujours flirter avec elle. C’était une seconde nature chez lui, il flirtait toujours avec les femmes qu’il jugeait à son goût. Et bien qu’elle était plus jeune que lui, il avait bien du mal à ne pas tomber sous le charme de la demoiselle. Oui, il la draguait ouvertement sans que ceci n’aille plus loin ou ne soit mal interprété. Eleonore, bien que parfois gênée, ne semblait pas vouloir qu’il s’arrête, c’est pourquoi il continuait. La blonde se pinça les lèvres. « Ne dis pas de bêtises, entre et ferme la porte derrière toi ! » Jesse s’exécuta avec un sourire aux lèvres. « Tu devrais faire attention à ce que tu dis, je pourrais prendre ça pour une proposition indécente ! » Il laissa échapper un rire alors que la blonde leva les yeux vers le ciel. Décidément il ne s’arrêtait jamais. Il vint alors s’asseoir au bureau de son éditrice. « Excellente nouvelle Jesse, ton livre a été relié. Si la couverture te plait, il pourra être commercialisé d’ici une semaine ! » Elle fouilla dans l’un de ses tiroirs et en sortit le livre du jeune homme. Elle lui tendit et Jesse resta littéralement sans voix. Il passa ses doigts sur la couverture. C’était magnifique, tout ce qu’il avait imaginé depuis tout ce temps, pour ce livre s’était réalisé. Il était aux anges et avait l’impression que ses rêves se réalisaient enfin. « C’est magnifique … » Devant la joie du jeune homme, Eleonore ne put s’empêcher de sourire. Il était son premier auteur et elle semblait presque aussi excitée que lui, quand bien même elle tentait de se contenir. « Merci, vraiment, sans toi je n’aurais pas pu faire tout ça ! » lui avoua-t-il en ne lâchant pas le livre des mains. « C’est ton talent qui a permis qu’on en arrive là Jesse. » Il ne put s’empêcher de sourire, elle savait définitivement comment flatter l’égo de ses auteurs. « Tu sais quoi, on devrait aller fêter ça ! C’est moi qui invite ! Ce soir, je passe te chercher à 20h ». (...) Le soir venu, Jesse passa prendre Eleonore sur les coups de vingt heures. Lorsqu’il la vit s’avancer vers sa voiture, il ne put s’empêcher d’entrouvrir la bouche et d’écarquiller les yeux. Il jeta un œil derrière lui, histoire de voir si personne n’était dans les parages et reporta son attention vers la blonde. « Est-ce que c’est pour moi que tu t’es fait aussi belle ou bien tu me fais des infidélités ? » Il afficha ce petit sourire arrogant qu’il arborait un peu trop souvent. Comme à son habitude, Leo ne réagit que par un roulement des yeux. Cependant, cette fois, elle souriait. « N’aies-je pas le droit de me faire belle pour fêter l’édition de mon premier bouquin ? » dit-elle en montant dans la voiture de Jesse. « Comme si c’était l’unique raison ! » lâcha-t-il immédiatement avec un petit rire avant de prendre la direction du restaurant dans lequel il avait réservé. En plus d’un an, Eleonore et Jesse étaient devenus beaucoup plus proches qu’ils ne l’étaient au préalable, ils étaient devenus amis et le jeune homme n’aurait voulu changer d’éditrice pour rien au monde. Il se savait chanceux de l’avoir, c’est pourquoi, il était toujours au petit soin avec elle, comme elle pouvait l’être pour lui. Il lui tenait la porte et la laissait passer, lui tirait sa chaise pour qu’elle s’assoit, la servait à table. Et oui, comme quoi Jesse pouvait parfois se montrer gentleman avec les femmes. Le repas se déroula d’ailleurs à merveille, comme chacune de leur rencontre finalement.

***

« Je peux entrer ? ». Sur le pallier de la porte de Jesse, se tenait Eleonore, le visage fermé. Elle paraissait gênée de le déranger à l’improviste mais aussi préoccupée par quelque chose qui incita Jesse à froncer les sourcils. Il devait être vingt-et-une heure et, par chance Jesse n’avait absolument rien prévu ce soir-là. Il s’était d’ailleurs dit qu’il se plongerait dans l’écriture de son second roman, mais à l’évidence, le sort en avait décidé autrement. Jesse recula et ouvrit la porte en grand, afin de l’inviter à entrer. « Bien sûre, quelque chose ne va pas ? » Immédiatement, Jesse pensa au pire qu’il pourrait lui arriver en ce moment. « La maison d’édition n’est pas intéressée par la publication de mon second roman ? » Il commençait à paniquer. Quand bien même son premier roman avait eu un énorme succès, il ne pouvait vivre sur les bénéfices de ce dernier toute sa vie. Il devait s’occuper de son fils et subvenir à ses besoins. Eleonore le rassura immédiatement en secouant la tête. « Non, ne t’inquiète pas, ils sont très intéressés et n’attendent que ça. » Jesse fronça les sourcils alors qu’il refermait la porte de son appartement. « Je me disais qu’on pourrait travailler un peu sur ton second roman, tu sais voir où ça en est. » proposa Eleonore alors qu’elle faisait quelques pas dans l’appartement, explorant les lieux, qu’elle connaissait déjà pourtant par cœur. Jesse la rejoignit, toujours intrigué par le mystère que la jeune femme laissait planer. « Oui, si tu veux mais, on était pas censé se voir demain pour faire ça ? » Il se dirigea vers la cuisine ouverte donnant sur le salon où se trouvait Leo tout en l’interrogeant du regard. Cette dernière resta évasive en ne répondant qu’un bref « le plus tôt sera le mieux ». Jesse comprit qu’elle n’avait pas la moindre intention d’être honnête avec lui ce soir, du moins pas dans l’immédiat, c’est pourquoi il n’insista pas davantage. « Tu as mangé ? » dit-il pour changer de sujet. Elle secoua la tête en guise de réponse négative. « Et bien, je vais nous préparer quelque chose, il parait que mon gratin de pâtes est super ! » dit-il avec un clin d’œil. Il n’avait absolument rien d’un bon cuisinier, quand bien même il se donnait du mal pour s’améliorer, mais il voyait bien que la blonde était d’humeur morose et qu’il se devait de lui remonter le moral. Ce fut d’ailleurs une infime victoire lorsqu’il vit apparaître sur ses lèvres un sourire. Alors que Kelly dormait profondément dans la chambre d’à côté, les deux jeunes adultes passèrent la soirée ensemble, à parler de tout et de rien. Bien sûre le sujet principal était le roman de Jesse, mais au bout de quelques heures, le jeune homme ne put résister à poser la question qu’il mourrait d’envie de poser depuis qu’elle avait débarquée dans son appartement. « Tu n’es pas venue pour parler du roman pas vrai ? » demanda-t-il simplement avant de boire une gorgée de vin. La blonde, sachant pertinemment que cette question finir par être posée secoua à nouveau la tête sans oser le regarder. « Qu’est-ce qu’il se passe Leo ? » Il posa sa main sur celle de la blonde, histoire de la rassurer et de l’inciter à se confier. Elle finit par lever les yeux vers lui, après quelques secondes de silence. « Je me suis encore disputée avec Logan. » commença-t-elle sans pour autant raconter tout ce qu’il s’était passé durant cette dispute plus que virulente. « Je ne savais pas où aller. J’aurais pu aller chez Poppy mais… » Avant qu’elle n’ait pu finir sa phrase, Jesse la coupa. « C’est bon, tu as bien fait. Tu peux rester dormir ici si tu veux, je dormirais dans le canapé. » Eleonore laissa apparaître un sourire avant de presser la main de Jesse, histoire de le remercier.

what's bred in the bone comes out in the flesh.
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« Alors comment ça se passe ? » à l’autre bout du fil, Eleonore semblait s’inquiéter. Cela faisait la troisième fois de la journée qu’elle l’appelait. Jesse avait aujourd’hui un rendez-vous très important avec une société internationale souhaitant retranscrire son livre dans dix-sept pays du monde. Il s’était donc rendu à New-York pour quelques jours afin de les rencontrer. L’entretien, qui s’était déroulé le matin même s’était très bien passé et ils en étaient même venus à parler de la signature d’un contrat. Ils devaient concrétiser les choses le lendemain. C’est pourquoi Jesse avait décidé qu’il profiterait un peu de son après-midi et soirée de libre. Cependant, il ne s’attendait pas à ce qu’Eleonore appelle alors qu’il était des plus occupés. Mais en entendant la sonnerie incessante et en voyant son numéro s’afficher sur son téléphone portable, il se résigna à répondre. « Tout s’est très bien passé, on doit se revoir demain pour signer le contrat. » Leo semblait exaltée à l’autre bout du fil. Jesse ne put s’empêcher de sourire face au comportement de la blonde. Cependant, il coupa rapidement court à la conversation. « Je suis un peu occupé là Leo, je te rappelle demain. Bonne soirée, embrasse Kelly pour moi ! » Puis il raccrocha. Jesse avait laissé Kelly, son fils, à Eleonore qui avait insisté pour le garder, afin de ne pas déranger Noëlia. Sachant très bien que son fils était entre de bonnes mains, il avait naturellement accepté. Cela lui permettait de pouvoir s’échapper un peu de son rôle de père célibataire et par conséquent de la ville de Crystal Spring pour s’adonner à une tout autre activité. « Bon, alors, où est-ce qu’on en était ? » Jesse reporta son attention vers Hayley, cette belle inconnue qu’il avait rencontré la veille au soir dans un bar au centre ville. Il l’avait immédiatement remarquée. Elle était d’une beauté rare qui l’avait instantanément attirée, comme un aimant. C’est pourquoi il avait été naturellement à sa rencontre et de fils en aiguille, de verres d’alcool en pauses cigarette, ils avaient fini par rentrer tous deux à l’hôtel où Jesse séjournait. Ils avaient passé la nuit ensemble et elle l’avait même accompagné à son rendez-vous, l’attendant dans la salle d’attente. Tous deux ne savaient pas vraiment pourquoi, mais ils n’avaient pas la moindre envie de se quitter. C’était une sensation étrange. Ils ne s’interrogeaient pas l’un et l’autre sur le sujet, se contentant de vivre le moment présent. Jesse, étendu sur le lit reposa son téléphone sur la table de chevet et reporta son attention vers Hayley. Il repoussa une mèche de cheveux qui lui tombait devant les yeux avant de poser ses lèvres sur les siennes en guise de réponse à sa propre question. Chassez le naturel, il revient au galop. On aurait pu croire que depuis qu’il avait des responsabilités, depuis qu’il devait veiller et éduquer son fils, il tenterait d’avoir une vie amoureuse moins tumultueuse, ou du moins tenter de garder un peu plus longtemps les filles avec qui il était, mais il n’en était rien. Il ne parvenait à s’engager et ne pouvait tout simplement pas résister à une jolie femme. Cependant, aujourd’hui, il fallait admettre qu’il dépassait son propre record. Cela faisait bientôt vingt-quatre heures qu’il était avec Hayley et il n’avait absolument pas l’intention de s’en séparer pour le moment. La brune afficha un léger sourire alors qu’elle déposa ses mains sur la nuque du jeune homme. « Qui est Kelly ? Ta copine ? » Demanda-t-elle par simple curiosité. Tous deux se fichaient bien de savoir quelle était la vie l’un de l’autre dans leur ville respective, ils n’avaient qu’un but, profiter de l’instant présent. C’est pourquoi Jesse secoua la tête sans en dire davantage. Il n’était pas sûr qu’avouer avoir un enfant serait la meilleure des idées. Il n’avait pas réellement envie de la faire fuir. Il avait bien d’autre projet avec elle pour la soirée. Ils passèrent donc le reste de la soirée tous les deux, à moitié nus dans le lit aux dimensions hors normes de la chambre d’hôtel de Jesse. Sur les coups de trois heures du matin, le garçon ouvrit doucement les yeux et glissa sa main à sa gauche dans le but d’attirer Hayley vers lui. Cependant, il sentit une fraicheur traduisant à l’évidence que cela faisait un moment que la brune n’était plus à ses côtés. Il soupira, frustré. D’ordinaire, c’était lui qui quittait les chambres d’hôtel de ses conquêtes en douce, et non le contraire. Cependant, quand il se retourna, il fut agréablement surpris de voir qu’elle était toujours là. Elle avait certes quitté le lit, mais elle s’était posée sur le petit fauteuil devant la fenêtre. Elle avait enveloppé son corps nu du drap et était en pleine lecture. « Qu’est-ce que tu fais ? » demanda Jesse en plissant les yeux. Hayley sursauta. Elle était plongée dans sa lecture et en avait presque oublié la présence de Jesse. Elle ne leva pas les yeux vers lui, continuant de dévorer le roman. « Je suis en train de lire ce bouquin que tu as laissé sur ta table de chevet. Il est génial, j’ai presque terminé, il ne me reste que quelques pages. » Jesse laissa apparaître un sourire. C’était son livre, celui qu’il avait écrit, qu’elle était en train de lire. C’était devant son œuvre qu’elle se délectait et cela sans savoir qu’elle venait de coucher avec l’auteur de ce dernier. « Tu trouves ? » demanda-t-il en posant sa tête sur le coussin d’Hayley, tout en la regardant. « Ce mec est un géni ! Tais toi, il faut que je sache la fin ! ». Jesse pouffa, pas peu fier des compliments que venait indirectement de lui faire Hayley. Puis il se leva du lit après avoir enfilé son caleçon qu’il avait abandonné il y a quelques heures de cela sur la moquette. Il se dirigea vers elle et attrapa le bouquin. « C’est Donna qui l’a tué par amour ! » Un cri strident s’échappa d’entre les lèvres de la brune qui semblait outrée que Jesse puisse lui balancer la fin du livre sans le moindre ménagement. « Noon ! Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? » dit-elle en lui arrachant le livre des mains et en lui lançant gentiment dessus. Jesse semblait fier de lui. Il attira la jeune femme qui quand même bien elle tentait de résister finit par se laisser tomber sur le lit avec lui. Elle se positionna à califourchon sur lui alors qu’elle continuait de bougonner. « Tout ça pour que je couche à nouveau avec toi ! Aucun respect pour le travail de ce mec ! » Dit-elle en posant ses mains sur le torse du jeune homme qui continuait de sourire. « Je pense qu’il s’en remettra. Et puis si tu veux, j’ai le manuscrit de son second roman dans mon sac ! » Hayley l’interrogea immédiatement du regard. Elle fronça les sourcils et attrapa le livre qu’elle venait de lire. Elle baissa les yeux et lu le nom de l’auteur. « C’est toi qui a écris ce bouquin ? » Jesse acquiesça, un large sourire aux lèvres alors que cette révélation eut le mérite de donner de nouvelles idées à Hayley pour continuer leur nuit. Ce n’est qu’après deux jours passés collés l’un à l’autre à visiter tous les recoins de la chambre d’hôtel mais aussi de New-York qu’ils finirent par se quitter en gardant un agréable souvenir l’un de l’autre. Tous deux savaient pertinemment qu’ils n’étaient qu’une aventure l’un pour l’autre. Aucun sentiment ne devait entrer en jeu. Ils n’avaient été qu’un passe-temps durant leur séjour à New-York et savaient très bien qu’ils ne se reverraient jamais. Cela leur allait. (…) Jesse retrouva sur les coups de vingt heures la ville de Crystal Spring, après avoir roulé une bonne partie de la journée. Il laissa échapper un long et profond soupire en sortant de sa voiture, heureux de rentrer chez lui. Cependant il déchanta très rapidement lorsqu’il arriva devant la porte de son appartement. Quelqu’un l’attentait. Dressée devant lui, la mère de Kelly semblait l’attendre depuis un bon moment…